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En attendant Gauchot - C. Odets

Lecture Studio Raspail 2012

 

Traduction de l'américain par Marie Céline

 

Rôle d'Edna épouse et mère révolutionnaire révoltée par les injustices de la situation sociale post crise de 1929, elle pousse son mari chauffeur de taxi à la grève.

 

LA PIECE :

 

          En attendant Gauchot de Clifford Odets, pièce majeure de la dramaturgie américaine du XXe siècle, joue aujourd’hui pour nous un rôle de miroir. S’inscrivant dans le contexte de la Grande Dépression aux Etats-Unis, elle soulève, à travers des moments de vie clefs de plusieurs personnages, des thématiques actuelles gravitant toutes autour de la question du social, de la place de l’humain et de l’économie dans une société.

          C’est donc une pièce politique qui aborde notamment la question du rôle des syndicats mais c’est également une pièce humaniste puisque les situations critiques des personnages nous renvoient à trois des droits imprescriptibles de l’homme tels que les formule la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis en 1776 : « la vie, la liberté et la recherche du bonheur ».         

          Les similitudes entre notre époque et celle où fut écrite la pièce nous amènent à nous demander si ces répétitions sont dues à l’aspect systémique des crises et aux cycles de l’économie ou bien si elles illustrent un cruel manque d’évolution des modèles économiques et sociaux en près d’un siècle.         

          A l’heure où ces modèles sont précisément remis en cause, cette pièce est essentielle dans la réflexion philosophique en filigrane rendue par le personnage de Gauchot, qui, en écho à Godot, n’arrive jamais. Mais là où Beckett laisse s’installer le côté itératif de l’attente de Godot toujours procrastiné, Odets met les personnages et les spectateurs face à une autre réalité : la mort de Gauchot. Serait-ce à dire que ces deux personnages représentent des absolus inaccessibles ?         

          La pièce de Beckett se termine sur le paradoxe absurde entre la réplique de l’un des personnages invitant au départ et à la fin de l’attente tandis qu’une didascalie précise que les deux personnages restent immobiles. La pièce d’Odets en revanche termine par un appel à l’action, au-delà des idéologies, pour l’humain, celui qui affirme la nécessité d’un minimum, non syndical mais vital, pour tous et celui qui a aussi droit au bonheur. Marie CELINE

 

 

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